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Salers au cœur avec Cédric Tartaud-Gineste

Salers, cîté millénaire pétrie d'histoires et de traditions; le XXIème siècle sonnera sa Renaissance ! Ensemble, ayons à cœur de faire revivre Salers

L'inscription du voile de la Vierge dans la mise au tombeau de Salers

Pour répondre à une "commande", je vous adresse ci-dessous, le texte relatif au voile de la Vierge de la mise au tombeau de Salers, il s'agit du texte que vous pouvez trouver en entrant dans l'église Saint-Matthieu, tout de suite à droite sur la table près de la mise au Tombeau,les photos suivront dans quelques semaines, bonne lecture.

"Lorsque l'on regarde, un peu attentivement, la mise au tombeau de Salers, il apparait que la bordure du voile, qui recouvre la tête de la Vierge, porte une inscription. Mais, jusqu'à ce jour, malgré les trois lettres VEX, bien lisibles et qui se répètent deux fois, nul n'était parvenu à lui trouver un sens.

La conclusion du visiteur ordinaire était en général que ces lettres étaient purement décoratives et nullement porteuses de sens. Vite découragé, il arrivait à cette conclusion qui allait dans le sens de la facilité, voire de sa paresse.

Ce ne fut pas le cas, lorsqu'un visiteur de passage, amateur de cryptographie, le chanoine TONNELIER, s'est, en 1972, penché sur l'énigme et en a enfin trouvé la clef (1). Ce texte qu'a bien voulu nous confier M. L'Abbé Elie DELACELLERY, curé-doyen de Salers, lui avait été transmis par M. Jacques BAUDOIN (2) qui le tenait de son auteur. Ce savant cryptographe, après avoir décrypté de très nombreuses inscriptions, non moins énigmatiques, avait enfin réussi à lire celle-ci. (A.M)

Cette inscription présente un procédé de typographie assez différent des procédés habituels, et assez difficile à déceler. Les lettres déformées sont en fait assez rares. Toute la difficulté réside dans leur agencement vraiment original et très savant.

On y remarque tout d'abord trois suites de lettres identiques, VEX ou VEXA se suivant de près et destinées à dérouter. La première et la troisième se répondent exactement, chacune précédée du même mot ITA et suivie de la même lettre C: ITA VEXA C

Par contre la séquence médiane est quelque peu différente. Elle n'est pas précédée par ITA, ni terminée par A. C'est là que se trouve vraisemblablement la combinaison fallacieuse.

Enfin un groupe de lettres temine l'inscription. Ce sont elles qui se lisent avec le moins de difficulté. Il faut donc commence par elles. Partant du C qui termine (ou suit) la séquence VEXA, nous trouvons une lettre assez originale où, après examen, on ne peut reconnaître qu'un D. Suivent les deux lettres conjointes VC; et pour finir, une lettre qu'on pourrait prendre pour un a ou un u cursifs. Il faut y voir deux lettre liées: un i cursif lié à un t oncial. Cela nous donne donc "ducit". Et cela est d'un grand intérêt, car cela nous donne le verbe; et qui tient le verbe, tient déja la moitié de la difficulté.

Déja en effet, la construction de la phrase apparait: nous comprenons que nous avons un sujet, ITA VEXA (tus ou ta) qui DUCIT un complément direct, ITA VEXA (tum ou tam)

Reste donc le VEX central et mystérieux. C'est bien là, en effet, qu'est le "piège". Je passe sur la longue suite de combinaison qui m'ont peu à peu acheminé vers la solution, je vous donne simplement le résultat: le V ne doit pas se lire V mais U; l'E qui suit est en réalité une lettre double où nous trouvons L E conjointes; et quand à l'X, pourtant identique à celui du VEXA de la première séquence, il faut y voir aussi une lettre double qui se décompose en un I (le bâton de gauche à droite) et une S (le bâton de droite à gauche et légèrement tordu à ses deux extrémités) mais une S retournée au lieu de S

Nous trouvons donc UELIS Nous voyons alors se dessiner un mot intéressant: ACULEIS Mais que deviendrait le premier VEXA privé de A? C'est ici qu'il faut songer à ce genre d'abréviation que j'appelle le "tuilage" Il consiste à ne pas répéter une lettre, quand c'est la même qui termine un mot et qui commence le suivant. Les deux lettres se recouvrent pour ainsi dire l'une l'autre, comme sur une toiture, le bord inférieur d'une tuile vient recouvrir le bord supérieur de l'autre. C'est ici le cas: la lettre A appartient à la fois à VEXA et à ACULEIS.

Restent des abréviations. Il est visible que les deux VEXA sont des participes passés du verbe VEXOR, qu'ils sont abrégés et supposent une finale appropriée, l'un étant, nous l'avons vu, le sujet et l'autre le complément direct du verbe DVCIT. L'un recevra donc la finale TVS ou TA. C'est le sens où le contexte qui en décideront. Or compte tenu du "tuilage" dont nous venons de parler, la finale en A s'impose afin d'assurer la liaison VEXATA-ACVLEIS. L'autre VEXA se terminera donc par TVM ou TAM. Nous verrons que le sens imposera la finale TVM

Entre ce VEXATVM et le verbe final DUCIT, il reste encore une lettre, C, qui ne peut se rattacher quà DVCIT et qui, elle aussi, recèle une abréviation: "ON" Nous lirons donc CONDVCIT.

Au total, nous trouvons donc:

ITA VEXATA ACULEIS ITA VEXATVM CONDVCIT

ITA VEXATA - Elle est accablée (s.e La Vierge)

CONDVCIT - Elle accompagne

ITA VEXATVM - Lui si accablé (s.e Son Fils)

ACULEIS - Par des souffrances lancinantes (aculeus-souffrance "aigüe". Comparer avec "Tu devicto mortis aculéo.." dans le TE DEUM)

En bon français: "La Vierge, si accablée qu'elle soit elle-même, accompagne pourtant son Fils, si accablée de souffrances les plus lancinantes."

Cela ne convient-il pas parfaitement à l'héroïsme de la Vierge accompagnant son fils sur le chemin du Calvaire?

Chanoine TONNELIER

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I
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M
Donc il y a 2 ans, j'étais dans cette église avec mon mari. Et j'ai bien observé cette mise au tombeau très émouvante. A l'entrée de l'église , je pense qu'il y avait une brochure parlant de cette inscription sur le bandeau de la Vierge. Un monsieur d'un certain âge nous en a parlé aussi dans l'église et il nous a expliqué cette un peu énigmatique inscription. Mais j'en avais oublié (honte à moi!) le contenu. Grâce à votre article je l'ai retrouvé. Le contenu est splendide : car c'est le secret de l'amour vrai. Accompagner nos proches jusque dans la mort, accablés de leur accablement, ne reculant pas devant les souffrances aiguës du coeur à ces moments tragiques. Nous y passons tous à un moment ou l'autrepar ce chemin. Nos contemporains ne semblent pas suivre volontiers ce "chemin de croix". Je pense que c'est une erreur  . Souffrance salvatrice de toute souffrance acceptée. Ce vendredi , fête du 8 décembre, fête de l'immaculée conception.Bien à vous. Marie B.
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