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Salers au cœur avec Cédric Tartaud-Gineste

Salers, cîté millénaire pétrie d'histoires et de traditions; le XXIème siècle sonnera sa Renaissance ! Ensemble, ayons à cœur de faire revivre Salers

Madame Claude Pompidou nous a quitté - un deuil qui affecte le Cantal

Salers au coeur souhaite rendre, aujourd'hui à la veille de l'inhumation de Madame Claude Pompidou, un hommage solennel à celle qui su mener des combats dignes et mémorables , de l'accompagnement de son époux dans la maladie, natif de Montboudif, Georges Pompidou, 2ème Président de la Vème République, jusqu'à son rôle de Première Dame de France, humaine et généreuse.

Je laisse ci-dessous, la parole aux journalistes du Monde, Emmanuel de Roux et Philippe Dagen, qui ont su trouver les mots justes et parfaits pour saluer une dernière fois, une grande dame.





Distante de la vie politique nationale; elle n'en a pas moins laissé une trace en renouvelant profondément l'image de la "première dame de France". Après Yvonne de Gaulle, dissimulée dans l'ombre du grand homme, Claude Pompidou inventa la présidente protectrice des lettres et des arts. Elle y a gagné une aura dont la disparition de son mari en 1974 n'affecta en rien l'importance.

Initiée dès l'entre-deux-guerres à l'abstraction et au surréalisme - elle fut l'amie de Max Ernst - en un temps où peu de Français prêtaient attention à ces mouvements, elle poussa son mari à mettre le palais de l'Elysée à l'heure de la création contemporaine en commandant des aménagements à des designers tels que Pierre Paulin et à des artistes comme Agam.

Mais c'est surtout lors de la création de ce qui allait devenir le Centre Pompidou que ses conseils s'inscrivirent dans la réalité. C'est elle qui insista auprès du président pour que la multidisciplinarité soit au coeur de la nouvelle institution, que le musée côtoie un centre de recherche musicale et une bibliothèque. Après la mort de son mari, elle fut la gardienne discrète et vigilante de l'institution chaque fois que celle-ci était menacée dans ses principes. C'est elle, ainsi, qui mobilisa Jacques Chirac, alors premier ministre, lorsque Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, chercha à infléchir le projet, qui n'était pas encore achevé. Plus tard, elle était encore intervenue directement lorsque le ministre de la culture, Jacques Toubon, avait remis en cause l'interdisciplinarité du centre en évoquant l'idée d'un départ de la Bibliothèque publique d'information.

"Elle était attachée à l'idée que le centre était une machine à fabriquer des événements exceptionnels, donc pluridisciplinaires", indique Jean-Jacques Aillagon, qui fut président du centre et l'un de ses proches. En dépit d'une légende tenace, précise l'ancien ministre de la culture, "elle n'est jamais intervenue pour favoriser telle ou telle nomination ou tel événement. En revanche, elle s'est toujours montrée vigilante pour que la pérennité de l'engagement financier soit respectée. On l'entendait quand l'essentiel était menacé". Le compositeur Pierre Boulez, l'un de ses amis, savait qu'il pouvait s'appuyer sur son autorité morale pour protéger l'Ircam.

Le goût de Claude Pompidou pour la musique contemporaine était aussi connu que son attachement aux arts de la scène, où elle allait souvent voir Patrice Chéreau, avec lequel elle était liée par une longue fréquentation, ou, dans un autre genre, Jean-Claude Brialy. "Elle ne s'enfermait jamais dans une discipline. C'est ainsi que la construction du centre par Renzo Piano et Richard Rogers l'avait incitée à s'intéresser à l'architecture", ajoute Jean-Jacques Aillagon.

Il était sans doute inévitable que ses préférences artistiques ne demeurent pas sans conséquences. Et celles-ci s'exercèrent le plus souvent en faveur de la nouveauté et de l'expérimentation. Elle avait aimé Kandinsky, Klee, Giacometti, Kupka, ses aînés. Elle avait acheté Pierre Soulages et Jean Degottex, ses contemporains, mais aussi Yves Klein, Martial Raysse ou Jean Tinguely au temps du nouveau réalisme. Et Niki de Saint Phalle était devenue l'une de ses intimes. Leurs oeuvres étaient aux murs de la maison de Cajarc et furent aussi exposées en 1994 à la Maison des arts Georges-Pompidou (également à Cajarc), qu'elle avait largement contribué à créer en 1989.

Elle sut aussi apprécier des artistes de générations plus récentes, tel Fabrice Hybert, et avait commandé à Robert Combas la dernière carte de voeux de sa fondation. Celle-ci, créée en 1970, a pour but de venir en aide aux personnes âgées, aux malades hospitalisés et aux enfants handicapés. Elle construit et gère des établissements spécialisés dans le domaine du handicap et du grand âge.

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