Salers, cîté millénaire pétrie d'histoires et de traditions; le XXIème siècle sonnera sa Renaissance ! Ensemble, ayons à cœur de faire revivre Salers
7 Mai 2008
Que cela soit l'objet d'une polémique ou non, parce que la République est laïque, parce que la France est forte d'un patrimoine judéo-chrétien. Depuis plusieurs années, les milieux décisionnaires réflechissent au devenir du patrimoine cultuel en France.
Actuellement le gouvernement se repose sur 3 structures administratives dont la coordination est lente afin de ne pas blesser les sensibilités laïques: Le Bureau Central des Cultes au MININT, le Conseiller pour les Affaires Religieuse au MAE et la Commission pour le Patrimoine Cultuel au MCC. Ces 3 entités observent et inventorient l'état et l'optimisation du patrimoine religieux français detenu par l'Etat, à plus de 95 % chrétien, avec quelques lieux de cultes juifs et musulmans.
L'article de Libération jette un pavé dans la mare, il fait état des lieux de culte chrétiens qui deviennent progressivement des mosquées. Le contexte allemand est différent du contexte français. Notre pays est très sensible au fait religieux, car dès que celui-ci rentre dans la sphère publique, certains pensent à une atteinte à l'intégrité de la République... Or, la laïcité n'a jamais été synonyme d'anticléricalisme.
En tant que Doctorant en sciences religieuses, je suis particulièrement sensible à cette question. Fermement attaché à la République, je considère que la Loi de Séparation de 1905 a été la meilleure offre faite à l'Eglise catholique, protegeant de fait des centaines de lieux de culte dont l'Eglise n'aurait su que faire.
Aujourd'hui, la paysage religieux à évolué, les Chrétiens sont peu pratiquants (pas plus d'un million de Français chaque dimanche). Ce qui pose, au niveau des collectivités, l'épineux problème d'entretenir des bâtiments vides et inutilisés.
Il parait évident que sur le court terme, dans les grandes agglomérations, se posera en France; la question de la reconversion de certaines églises en autres lieux de culte. Parce que la pratique traditionnelle s'étiole, parce que le coût d'entretien est faramineux, parce que le classement des Monuments Historiques protège les oeuvres... Pour toutes ces raisons, la question d'accueillir en son sein, un communauté religieuse différente se posera.
Elle s'est déjà posée... de plus en plus de communauté chrétiennes ouvrent certaines chapelles de leurs gigantesques paroisses à des communautés minoritaires (Les Catholiques avec les Protestants, parfois les Juifs et les Musulmans), l'oecuménisme décrété par le Concile Vatican II facilitant le partage théologique avec les autres communautés chrétiennes.
Du point de vue du décideur public, un lieu de culte n'est qu'un bâtiment avec une vocation sociale précise, accueillir une communauté de citoyens qui pratiquent un culte particulier qui nécessite un rassemblement communautaire afin de célèbrer un rite; en cela une église peut donc être dédiée à une autre confession.
Mais... dans la pratique, la France est d'essence judéo-chrétienne et se pose le difficile problème de faire une place institutionnelle à l'Islam, nouvelle confession du territoire et deuxième du pays, derrière le catholicisme. c'est donc davantage un problème moral qui se pose que juridique...
![]() reportage L’Allemagne déconcertée par la seconde vie de ses églises De notre correspondante à Berlin NATHALIE VERSIEUX QUOTIDIEN : lundi 5 mai 2008 Difficile à première vue de comprendre l’émoi suscité autour du lieu : le numéro 43 de la Flughafenstrasse, dans le quartier populaire de Neukölln à Berlin, est un bâtiment bas et carré de briques jaunes, encastré entre un garage et un café de quartier. L’endroit a pourtant provoqué une vive polémique en Allemagne : le bâtiment est l’une des premières églises du pays reconverties en mosquée… «Le nouveau locataire s’appelle Mahomet», titrait alors le quotidien berlinois Der Tagesspiegel dans un article incitant les mairies à autoriser la construction de mosquées plutôt que d’en «arriver à de telles extrémités»… Entretien coûteux. De fait, deux églises ont été simultanément transformées en mosquées à Berlin. Celle de Neukölln a été vendue en septembre pour 550 000 euros par l’église néo-apostolique (un culte protestant dissident fondé en 1863) à la communauté musulmane sunnite, Vikz. Les néo-apostoliques avaient déjà cédé en juillet une église du quartier de Tempelhof à la communauté chiite Al Torath. «Cette nouvelle m’a terrassé, avoue Bernd Szymanski, superintendant de la paroisse protestante de Neukölln, qui assiste impuissant à la déchristianisation de son quartier. Les églises sont clairement un symbole du christianisme.» Selon lui, mieux vaut raser une église inutile que de la transformer en mosquée. «Nous, les chrétiens, croyons en la Trinité de Dieu. C’est bien un autre Dieu que celui des musulmans», ajoute son collègue catholique Bernhard Motter. Alors que faire de ces églises devenues inutiles depuis que les fidèles ont cessé de les fréquenter ? En dix-sept ans, 20 des 2 000 églises protestantes et 20 des 200 églises catholiques de Berlin ont fermé. Le bilan est plus lourd encore dans la Ruhr (32 fermetures d’églises protestantes depuis 1985, dont 22 pour la seule année 2005), à Hambourg (les deux tiers des églises doivent fermer dans les années à venir) et en ex-RDA. «Beaucoup d’églises ont été construites dans l’urgence, après la guerre, rappelle Uwe Koss, de la fondation Kiba, spécialisée dans la préservation des églises historiques du pays. Des millions d’Allemands ont été déplacés des territoires anciennement allemands de Pologne, de République tchèque ou d’Union soviétique. Parmi eux, de nombreux protestants, qui se sont brusquement retrouvés dans des régions catholiques dépourvues de lieux de cultes protestants. Par la suite, ces réfugiés se sont de nouveau déplacés, vers d’autres régions où ils ont trouvé du travail, ou retrouvé de la famille. Et les églises sont restées. Ajoutez à cela le recul des pratiques religieuses…» Quatre millions d’Allemands se rendent chaque dimanche à l’église, contre douze millions en 1950. Les paroisses catholiques et protestantes vivent de l’impôt religieux prélevé à la source sur les fidèles consentants. Confrontées à la chute de leurs recettes, elles ne peuvent plus faire face à l’entretien des 20 000 églises protestantes et 60 000 églises catholiques classées que compte le pays. Poussées dans leurs retranchements, catholiques et protestants ont dans un premier temps fait preuve d’une relative ouverture d’esprit. A Milow, dans le Brandebourg, l’église du XVIIIe siècle a été vendue à la Caisse d’épargne régionale. A quelques kilomètres, à Gatow, l’église Saint-Raphael a été laissée à une chaîne de distribution qui l’a rasée pour installer un supermarché. A Bielefeld, l’église Saint-Martin est devenue un restaurant. «L’idéal serait de pouvoir transformer les églises dont nous n’avons plus besoin en jardins d’enfants, hospices ou maisons de retraite», insiste la députée CSU Renate Blanck. Les exemples de Milow et de Gatow sont depuis considérés par les autorités religieuses comme une erreur à ne pas reproduire. «Il est très important de ne pas transformer une église en un lieu trop éloigné de son usage d’origine, estime ainsi Helge Adolphsen, le président du Congrès synodal de l’Eglise protestante. Cela donne l’impression que l’Eglise ne se prend pas au sérieux ou renonce à son identité.» En clair, mieux vaut raser une église non classée et devenue inutile que de la transformer en discothèque. Ou en mosquée. «Douloureux».Face à l’urgence, les évêques allemands se sont mis d’accord sur un code de bonne conduite : la destruction d’une église ne peut être envisagée qu’en dernier recours. La vente d’un édifice à une autre confession est proscrite. Les églises inutilisées sont de fait de plus en plus souvent barricadées dans l’attente de jours meilleurs, où elles seront de nouveau utilisées par les fidèles de demain. «Pour un chrétien, la fermeture, pire encore la destruction, de l’église dans laquelle les gens se sont mariés, ont été baptisés, est un événement très douloureux», insiste Uwe Koss. Le sujet est d’autant plus sensible qu’en parallèle, l’islam monte en puissance, accroissant ainsi le désarroi des chrétiens allemands. L’Allemagne compte 159 mosquées reconnaissables de l’extérieur (en plus des 2 600 rez-de-chaussée reconvertis en lieux de culte). Et 184 projets de construction sont recensés à travers le pays. http://www.liberation.fr/actualite/monde/324622.FR.php |