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Salers au cœur avec Cédric Tartaud-Gineste

Salers, cîté millénaire pétrie d'histoires et de traditions; le XXIème siècle sonnera sa Renaissance ! Ensemble, ayons à cœur de faire revivre Salers

Jean de Roquemaurel a rendu l’esprit…

 

…C’est en ces termes que l’Abbé Bouzou a prononcé une homélie vibrante à l’endroit de celui qui nous quittait lundi dernier en la paroisse de Saint-Paul-de-Salers, qu’il affectionnait tant.

 

Natif de ce village, le Comte Jean de Roquemaurel y était resté attaché toute sa vie durant et la plupart des grandes étapes de son existence s’y sont déroulées. Jean de Roquemaurel était issue d’une de ses vieilles familles de la noblesse immémoriale, celles qui puisent leurs origines au-delà des familles anoblies par les rois.

 

Au cours de son existence, le Comte a grandi à Clermont, fait ses études à Grenoble et travaillé à Lyon, sans jamais quitter son fief car il était de ses hommes, généreux et abordables, demeuré attaché à ses traditions.

 

Châtelain, sa satisfaction était d’admirer ses vallées au quotidien mais aussi de rappeler sa fidélité à l’héritier de la couronne de France, Louis de Bourbon-Anjou, Louis XX.

 

Jean de Roquemaurel aimait son prochain et c’est ce qui le rendait apprécié de tous au pays. Il avait toujours le bon mot, le bon regard ou la bonne gestuelle pour engager la conversation avec autrui. C’est ainsi que souvent, des scouts trouvaient refuge pour leur camp d’été sur les bords de la Maronne, que l’on se souvienne des Scouts Unitaires de France de la 15ème Paris de la Madeleine en 2002 qui avaient fabriquée une croix de lorraine en guise de mât de camp, que de débats, ou bien les Scouts d’Europe d’Orléans en 2000 qui avaient découvert notre région.

 

Accueillant de nature, le comte affectionnait que son interlocuteur devienne un confident afin de lui narrer quelques anecdotes. C’est ainsi que l’on apprend que pendant la guerre, prévenu dans la nuit qu’il devait partir au petit matin pour le STO, il prit la fuite avec comme seul butin dans sa besace, un poulet cuit par sa mère et partit pour la Vendée en vélo.

 

Acteur du territoire, Jean de Roquemaurel devint président de la Société de Chasse de Saint-Paul-de-Salers alors qu’il s’était mis à son compte en tant qu’exploitant agricole quelques années.

 

Son attachement pour le patrimoine et l’héritage familiaux étaient prépondérants. Ainsi, il était toujours agréable de l’écouter nous narrer l’épisode qui permit au Major de La Farge, son ancêtre, officier des armées du Duc du Maine, d’être remarqué par le roi Louis XIV lors de la bataille de Malplaquet en 1709.

 

Il coula une retraite heureuse entre son appartement lyonnais et son fief cantalien, entouré l’été de ses enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants. En 2008, il suivit son épouse à la maison de retraite. Veuf en février 2009, il demeura à l’EHPAD de Salers sans celle qui lui avait donné 5 enfants, sa « petite bergère » comme il se plaisait à l’appeler.

 

Désormais, les rues de Salers seront bien silencieuses sans la bonhommie du Comte au pas de sa canne, le « bob » de chasse vissé sur la tête et cette éternelle cigarette éteinte au coin de la bouche roulée par ses soins. Oui, « Papoum » va nous manquer c’est sur et nous ne l’oublierons pas, ça aussi c’est une certitude car avec son départ, c’est un certain monde qui s’éteint.

 

Article paru dans la Voix du Cantal, Jeudi 14 octobre 2010

 

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