Un dispositif national adapté et évolutif face à la Grippe A
12 Août 2009
Rédigé par Cédric TARTAUD-GINESTE et publié depuis
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QUELLE EST LA SITUATION ?
Trois mois après la première alerte donnée par l’OMS, le seuil des 140000 cas a été franchi au niveau mondial. Si la grippe A/H1N1 touche fortement l’hémisphère sud qui est en plein hiver austral (13 000 cas en Australie, 11000 cas au Chili), l’Europe n’est pas épargnée. C’est au Royaume-Uni, que l’on compte le grand nombre de cas (100 000 cas confirmés, en augmentation rapide).
En France, l’Institut de veille sanitaire (InVS) dénombre 960 cas. Quatre personnes ont été admises en service de réanimation du fait de leur état qui depuis, s’est amélioré. A ce stade, dans notre pays, aucun décès n’aété recensé.
POURQUOI FAIRE ÉVOLUER LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ?
Récemment, l’apparition de foyers de cas groupés sans lien avec un voyage à l’étranger indique que le virus commence à circuler au sein de la population française. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé d’adapter le dispositif de prise en charge des patients pour qu’il soit en phase avec l’évolution épidémiologique.
Au début de l’épidémie avec l’apparition de quelques cas, nous avions un objectif clair : ralentir au maximum la pénétration du virus sur le territoire, mais aussi mieux le connaître et évaluer sa virulence. C’est pourquoi l’hospitalisation était automatique. Dans un second temps, la plus grande diffusion du virus et sa faible virulence nous ont conduit à augmenter le nombre d’hôpitaux en mesure d’accueillir les malades.
A présent que les cas se font plus nombreux, que nous savons que ce virus commence à circuler et que sa virulence est à ce stade modérée, nous adaptons notre dispositif de prise en l’élargissant à la médecine ambulatoire.
EN QUOI CONSISTE LE NOUVEAU DISPOSITIF ?
Depuis le 23 juillet, les patients qui présentent des symptômes de la grippe doivent, en priorité, se tourner vers leur médecin traitant. Toutefois, le recours au SAMU et au centre 15 reste activé. Il permettra de prendre en charge les cas graves, et dans tous les cas, les enfants de moins de 1 an qui doivent faire l’objet d’un traitement et d’une surveillance particulière en milieu hospitalier.
Ce nouveau dispositif repose sur deux éléments essentiels :
Des stocks de produits de santé disponibles sur l’ensemble du territoire pour être accessibles aux professionnels et aux patients. Sur prescription médicale, les pharmacies distribuent ainsi gratuitement des masques anti-projections. Cependant, la prescription d’anti-viraux, remboursés par la sécurité sociale, ne devra pas être systématique.
Une large information des professionnels de santé et du grand public. Pour les professionnels, un courrier d’information a été envoyé à plus de 80 000 praticiens de ville ; le grand public peut appeler le 0 825 302 302(0,15 €/min) ou consulter le site www.pandemie-grippale.gouv.fr pour obtenir toutes les informations utiles.
L’ESSENTIEL
Trois mois après la première alerte donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé, le seuil des 140 000 cas a été franchi au niveau mondial. En France,l’Institut de veille sanitaire (InVS) dénombre, au 27 juillet 2009, 960 cas. A ce stade, dans notre pays, aucun décès n’a été recensé.
L’apparition de foyers de cas groupés sans lien avec un voyage à l’étrangerindique un début de circulation active du virus au sein de la population française.
Face à cette évolution, Roselyne BACHELOT-NARQUIN a décidé d’adapter laprise en charge des patients : depuis le 23 juillet, les patients présentant dessymptômes de la grippe sont invités à contacter de façon prioritaire leur médecintraitant. Parallèlement, le Gouvernement a pris les mesures nécessaires pour êtreen capacité d’offrir aux Français qui le souhaitent la possibilité de se fairevacciner contre le virus A/H1N1.
Face à la grippe A/H1N1, tous les services de l’Etat sont mobilisés et lacoordination interministérielle a été renforcée.
Durant l’été, le Gouvernement va continuer à préparer notre pays à l’arrivée d’une épidémie de grande ampleur avec un objectif clair : limiter son impactsanitaire et social.
LES MÉDECINS SONT-ILS SUFFISAMMENT FORMÉS ?
Notre pays se prépare à la pandémie grippale depuis plusieurs années. Les professionnels de santé ont donc été informés et formés. A titre d’exemple, en 2006, 300 000 kits de formation, d’information et de communication et fiches ont été diffusés. Les médecins libéraux ont également participé à des sessions de formation, organisées en 2006 et en 2007 dans toutes les régions.
Début juillet, Roselyne BACHELOT-NARQUIN a organisé des réunions avec le conseil de l’Ordre, les unions régionales de médecins libéraux (URML) et les syndicats pour préparer l’évolution du dispositif et l’intégration du secteur ambulatoire. Le dispositif a donc été construit et validé en concertation avec les professionnels desanté.
Un site Internet dédié aux professionnels de santé (www.grippe.sante.gouv.fr) est également ouvert depuis le23 juillet. Ce site permet d’informer en temps réel les praticiens de l’évolution des recommandations de prise en charge des patients. Il met aussi à leur disposition une série de fiches « mémo » pour la pratique quotidienne.
LES SERVICES DE L’ÉTAT SONT-ILS MOBILISÉS ?
Pour que ce dispositif soit parfaitement opérationnel, les services de l’Etat sont totalement mobilisés. Sous l’égide du Ministère de l’Intérieur, la coordination interministérielle a d’ailleurs été renforcée :
Les réunions du centre interministériel de crise, placé sous l’autorité du Ministre de l’Intérieur, se tiennent désormais toutes les semaines ;
Sur l’ensemble du territoire, les préfets ont reçu des instructions pour réussir la prise en charge des maladespar les médecins libéraux et faire en sorte que la continuité des services de l’Etat et des collectivitésterritoriales soit pleinement assurée. Une attention particulière est portée aux activités des services de l’Etat qui accueillent des publics nombreux comme ceux relevant de l’éducation nationale.
QU’EN EST-IL DES VACCINS ?
Le Gouvernement a pris les mesures nécessaires pour que tous les Français qui le souhaitent puissent être vaccinés contre la grippe A/H1N1. Trois contrats ont été signés avec les laboratoires GSK, Sanofi-Pasteur et Novartis. Au total, l’Etat a d’ores et déjà commandé 94 millions de doses de vaccin, qui seront disponibles au plus tôt à l’automne.
Y A-T-IL DES RAISONS DE S’INQUIÉTER ?
Aujourd’hui, l’OMS considère que le virus de la grippe A/H1N1 est de virulence modérée, mais très contagieux. Les Anglais estiment que 30% de leur population pourrait être atteinte. Il faut donc se préparer à une épidémie, dont la gravité serait moins individuelle que collective. Individuellement, en règle générale, ce ne serait pasbeaucoup plus grave qu’une grippe saisonnière, mais c’est le nombre de malades qui serait un problème desanté publique.
Comme l’a indiqué Brice HORTEFEUX, « il n’y a pas de raison de s’inquiéter mais il y a des raisons de sepréparer ». Et c’est ce que fait le Gouvernement.
Parce que notre pays redoutait l’arrivée d’une pandémie grippale, la Francea réalisé depuis plusieurs annéesun effort considérable pour planifier l’organisation les soins, assurer la formation des professionnels de santé et organiser le maintien de l’activité en cas de pandémie.
Le résultat de cette préparation, c’est le plan de prévention et de lutte contre la pandémie grippale qui prévoit pour chaque étape des mesures concrètes pour combattre l’épidémie et assurer la continuité de l’activité nationale. Grâce à ce plan, et selon l’OMS, la France est l’un des pays les mieux préparés au monde.
Depuis le début de cette épidémie, le Gouvernement a adapté en permanence et de façon pragmatique sonaction à la situation, tout en préparant l’étape suivante. Si nous observions une poursuite de l’évolution de l’épidémie dans le courant du mois d’août, le passage en phase 6 du plan gouvernemental pourrait êtreenvisagé.